xt7z08638d7g https://exploreuk.uky.edu/dips/xt7z08638d7g/data/mets.xml La Harpe, Jean François de 1739-1803 Bourlet de Vauxcelles, Simon-Jérôme 1733-1802 Fontanes, Louis de 1759-1821 France La Harpe, Jean François de 1739-1803 Bourlet de Vauxcelles, Simon-Jérôme 1733-1802 Fontanes, Louis de 1759-1821 1797-08-22 This bulletin is part of a collection of newspapers and journals published during the French Revolution, collated by unknown person, representing both sides of the revolution. Call Number Rare Books: AP20 .R235 bulletins Rare Books: AP20 .R235 French De l'imprimerie de Crapart  This digital resource may be freely searched and displayed in accordance with U. S. copyright laws French Revolution publications France. Assemblée nationale législative (1791-1792) France -- History -- Revolution, 1789-1799 Le Mémorial, ou Recueil Historique, Politique et Littéraire, (No. 95) 22 August, 1797 text Le Mémorial, ou Recueil Historique, Politique et Littéraire, (No. 95) 22 August, 1797 1797 1797-08-22 2023 true xt7z08638d7g section xt7z08638d7g  
   

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LE MEMORIAL;

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RECUEIL HISTORIQUE, P'OLITIQUE ET LITTERAIRE,

( Feuille de tous les jours. )

PAR MM. DE LA HARPE, DE VAUXCELLES ET FONTANES.

 

Quintin? 5 Fractia’or, an V6.
Mardi, 22 aofit 1797.

 

(N°.95.)

 

v V
Vis consili expcrs mole ruit suit;
Vim temperatam d1 quoque prayehunt

In mains :

 

 

BELGIQUE.

Bruxellcs , [e 2 fi'ucn'a’or ( 13 aozit ). Beaucoup de
pe'rsonues des l'zunilles les plus distinguées de ce pays , aprés
avoir sollicilé et Ol)lCI't\l leur radiation des listes d’émigrés ,
se (lisposent 3L quitter l’Allemngne , pour rentrer darts leurs
foyer—s. De ce nombre , sont les (leux fi'ét'es Crumpipen (qui
ont joué dos roles si imporlans sous le gnuvernement autri—
chien) , le cluc d’Aremberg , le prince de Ligne , le prince
et la princesse de Guvre , les denx filles du général (autri-
chien ) lVTurray , et autres (lont les noms sont mains connus.
Il est survenu um: dil'ficulté relutivement au duc d’Aremberg,
par la raison que le citoyen Lumbrechts , commissaire du
directoire exécutif pres de l’administmtion centrale (lo de-
partement, S’OlJIJOSB fortement it sa rentrée, sous prétexte
que ce seigneur est prince—souvemin de l’cmpire , et qu’il
ne convient point de souffrir sur le sol de la liberlé , des
personnes qui out do fournir des armes pour combnttre la
république franguise. (Il est l)OII d’ubserver ici que le con—
tingent du (luc d’Aremberg , dans l’arruée du corps germa—
nique , est d’un fiomme et (Jami; et que par consequent , il
:1 (H1 causer beaucoup de mal aux republicains. ) CC 116 sera
donc qn’éi la paix générale qu’il sera ‘réinlégré dans la jouis-
sauce de ses immenses propriétés , ledit commissaire , pour
de bonnes ruisons , trouvunt plus 21-pmpos de les maintenir
sons 16 séqueslre. En attendant, ce dernier vient d’ordomzcr
que la vente dus meubles et effets des Belges émigrés soit
continuée avec activité ; tandis qu’il ne ne doit pas ignorer
( puisquo dos personnes respectables et instruites le lui ont
assuré, )qu’un (les articles pre’liminaires de la paix entre
l’Autriclie et la France , prescrit la rentrée des absens
bel es dens leurs foyers et clans la jouissunce (le leurs biens.
Mal-lgré cela , plusieurs hotels et grandes maisons , échap-

pés a l’insatiable vot'ucité de Ceux qui n’ont cessé de m»

vager nos conlrées , viennent d’élre dépouillés de leurmo-
bilier, qui doit étrc livré aux agioteurs.
( La suite a‘ demai/z. )

F R A ‘N c E.’
Paris , [e 3 fiuctz‘zlor.

Toujours mémes cmintes , mémes espérances, mémes in-
ceritudes. On s’attendoit encore hier it no mnuvement de la
part (les mmrcliistes contre la representation nationale.
Tourcs les appurenccs annongoient (pit: ce seroit dans la nuit
do samedi au diumuclte : les inspecteurs se sont réunis ,‘ct
.leu'r vigilance n’a pas permis de le tenter.

La. panic seuibloit remise pour la nuit du dimanche au

lundi, maisles fauxlmurgs sont restés danslaplus grande tran-
quillité. (gependunt le lumeux Pellezier cle Saint-Fargeau a
parcouru , (lit—on, bier soir , dimanclief, le {auxbourg Saint-
Antoine , il est entré méme dans des tavernes, tous sea
efforts n’.rnt pu parvenir '21 opérer le nmimlre niouvement.

On suit qu’il a été distribué de l’argent dans ce fauxbourg
et ailleurs, pour exciter le pauple it la sédition et mettre
en train lat granule all'aire; mais ceux 2‘1 qui cet argent a été
distribué , s7en sont divertis, et aprés l’avoir dépensé ils sont
allés se coucher. Honneur aux braves des fittixbourgs qui se
niocquent des jueubins, et boix'ent 1‘1 lcurs dépens.

Les funds ne munqucnt point , on commence {1 savoir de

_ qui ils Viennent , et par quelles mains ils sont (listriliués.

Cn préteml (1126 (111115 la nuit du samedi nu dim-niche , on
‘ a transporté dzms 1:116 rue de Paris, entre une et deux lieures
du mutin , denx piéces de canon. C’étoit vmisemblablement
de l’art‘illerie ({L'sfi'ért—‘s 6t aI/zz's.

Le rcprésuntan: du peuple anére , dont la surveillance
(lérange les projets (les anorcliist‘es , est en mesure pour
garantir lat representation nationale de mute attaque , ou
pour la. repousscrau besoin. Les deux commissions paroissent
étre parfaitemcnt de concert.

On se (ionic bien (1110 la lmine clPs montaguartls poursuit
Revere; nmis il‘y a (les lmines qui liunorent , Ct cello-la
est (in nnnibre. Au reste , les pauvres montngnanls sont fu—
rieux méme centre leurs collészws. Lenr camp se (lépcuple
de jour en jour. ll en est purmi eux qui déb‘Cl‘lEXll tous les
jours l‘d ban/ac cause, la cause de Buboeuf et de Robes-
pierre. Ils s’injurient' patriotiquement : luimons~les faire.

Tenez touiours divisés les méchans;
In suretf- du reste de la terre

Dépend de 131; semez entr’cux la guerre.

'1";

 

Je ne partage pas tontcs les opinions de DuPont, de Nan
mom‘s , muis j’ui toujours cslixné son caractére. Il veillc aver.
courage et dénonce tons los attentnls (Iu dosputisme ; plus le
danger redouble , (3! plus il montrc dc fermelé. Il nous 9.214
nonce, hier, (1118 la loymlté (les armées no pom-'anl étro
ébraulée , on renonm nu projet d’attuquer le corps législatif
£1 force ,ouverl'e. (l’est aujourd’lmi un nutre systéme qu’on
va suivre. a: On a établi, dit—il , chez le ministre de la police ,
1m bureau appellé dc destz'mtion , invention digne (lu filer/1'11
qui l’a pro‘bu‘blcment conseillée , et du Satin qui l’a tres-
avidement adoptén. Avescette arme contra laquelle lea
conseils ne peunml. rien, on (lésorganisera toutes les admi-

 

nistrations bier: composées, pour y Placer desfréres et antic .-

     

 

 

 

 

 

  

 

, (2) .

voila le danger qui menace encore 1a liberté; l’annoncer ]; lo résultat de la discussion, quel qu’il soit, n’est pas, é.

aux législateurs, c’est le prévenir, sans cloute.
P. S. Au reste la destitution de Perino , et sui‘ - tout les
causes de sa destitution , sont: au moins trés—incertaines.

.Quclques journaux parlent toujours (les cent millions
(lonnés , il y a plus d’un an , an directoire , pour conclure
la. piiix qu’il n’a pas faite. On ne suit , ajoutent - ils , cc
qu’cst devenue cette somme. Je me rappelle ‘1 ce P1'01’05 7
1m trait cité dams Plutarque. (L Alciliiade alloit voir un jour
I’ériclesx On lui dit que Pericles étoit occupé , qu’il ne pou—
vmt le recevoir , parce qu’il travailloit i". rendre ses comptes
aux Atliéniens. film's 9116 716 travaille—t-il Pluté't, (lit
Alcz'blazle , a‘ 720 les pas rendre. Des malins prétendent q'ue
cette mxrxiiue, est purvenue jusqu’au Luxembourg. .Mais nu—
roxt—on Jamais cru trouver au Luxembourg (les Alcibiades 2

Nous avons cité , hier, le discours (l’Augereau 51 Murinais.
Une autre feuille ( l’Europe) nous fournit une réponse (le
Murinais £1 Augereau , qui n’est pas moins noble, et qui est
trés—confonne stir-tout aux principes constuinment énoncés
dzins le Mélnorial. La. Yoici :

<< General, jc n’attendois pas moins d’un brave militaire

tel que vous. Je suis sur que parini les solduts, qu’il a été

si facile d’égarer a (lcux cents lieues de leur patrie, il

n"en est par u‘n seul qui, 2‘1 votre place, ne tint 1e nie‘me

Jan git ge . 3)

  

On disoit que le ge’mérnl Hoclie préparoit une justification
(le sa conduite , et qu’il étoit indigné sur—tout des éloges dont
l’accaliloicnt la Sentz'nelle et l’A/m' des Lois. J’uimois ii
croire ,' général Hoclic, (pie vous ne les aviez pas mérités. Je
me souvenois nvec pliiisir du pacificziteur de la Venilée 5 mais
line lettre signée de vous , et insérée liier dams [8 Journal n’e
Paris ,‘ me iiiit craindrc que yous no soyez toujours trompé
Par Louver, Duval et Poultier. Je retrouvo leur slvle din-is
tout cc que vous (lites rlcs agens de Louis XVIII: i’cu suis
tn‘es-li‘iclré. 11 me semble (pie vocss éliez plus digne (l’étre le
item (l’zu'mcs (le Piclicgru et de Illoreau, (pie celui de Duvul
et de Poulticr.

lVIuis it he font, at man cuezir le confesse ,
Déseinérer janmis de la jeunesse ,

Et sur-tout de la jcuncsse des guerricrs fi'angziis.
NW

Suite dc l'rzrticle sur la (flielzzmtion exige’e [les prétrcs
cat/wlz'gues. '

Une (les preuves dc l’inlluence de cot esprit}év0lution—‘
uni/"a, (lont lc (lcriiier (-H‘et est de meth du moins en
proliléme [out ce (pi’il n’a pu détruire, c’cst la question
Vrnimeut inconcevable que 58 [exit l’oruteur de la Meurtlie,
en ccs termes : .

s: Devons-nous autoriser en France 10 culte catliolique?n

Que les Immmes caipeibles de réllécliir, et qui veulent bien

connoitre noti'e revolution, ti‘icl‘ient do so rendi'e cmnpte de,

tout cc. (pie rexifei'iiie une pareille phrase; (lu cliemin‘ (pi’il
a fullu iiiire pour (pi’il {in possible qu’elle so trouvc‘it thins lzi
lmuclie (l’un dr’iputé (lu peuple lhncais; pour (pi’il ll‘llfi pos-
sible (pi’nu l’ementii‘t sans srfrprise et suns scnnlnle (luns
l’nssvmluée de nos législaueurs; de tout ce qu’ellc i'éuiiit
d’inconséquences grossieres, il’amlace révultame, d’oulmges
:i la rziison , .‘1 ll nation , r‘i lél. nature humainel C’cst lz‘t ce
qui iu’occupe toujours plus (pie tout le restc; car d’ailleurs

 

betluCOllP pres, de lit meme importance que In discussion en
elle-m‘eme et la inguniere dont elle s’est fiiit'e.

D’abord , quand il s’agiroit de l’établissement d’une reli-
gion nouvelle , un niembre du conseil ne pourroit mettre en
doute si elle doit‘ étre autorz'se’e, puisque dans les principes
de la constitution qui doivent étre les siens , il doit admettre
en France tous les cultes , sans en excepter ce qii’il y a de
plus extravagant et de plus‘ ridicule.'Mais que dire de celui
qui se deniande gravement, 5. la tribune , si les représentans
du people frangais doivent perniettre aux dix—neufvingtiemes
du peuple frangais , d’uvoir une religion qui est celle de la
France depuis plus de douze cents ans ? C’est la que nous
en sommes- encore l Faites—y attention, ne l’oubliez pas ,
vous tous qui étes en état de penser : voila l’ouvragede cette
revolution qu’on ne peut jamnis assez détester, de cette
revolution qui a renversé toutes les idées humaines dans les
l‘étes qu’elle a frappées 1 EL de quelle puissance se croit donc
urinée cette nouvelle espece d’honimes , qui délibérent s’ils
permettront (‘1 vingt millions d’hommes de professer la reli-
gion on ils sont nés '5 Jumziis le delire de l’orgueil liumain
est—il monié {i cet exces d’insolence?Et remarquez encore
que ce sont vingt millions d’hommes qu’on appelle libres,
it l’instant meme ou l’on met en question, si on leur lriissera
l’espéce de liberté la plus naturelle et par-tout la. plus sacrée.
Remarquez que ce n’est pas parcc qu’ils sont lz'lu'es, parce
(lu’il S’ngt d’un droit iinprescriptible , qu’on veut bien
prononcer pour l’alfirmutive et leur laisser leur culte : non ,
'c’est parce (pie l’orateur trouve que leur religion est grmzde,
belle ct sublime, comme si c’étoit de cela (lu’ils’iigit,comuie
si l’opinion de l’orateur ou de cluelque autre que ce fi‘it ,
laisoit ici quelque chose 5. la question I Quel oubli de tous
les principes ! Remuupiez enfin (pie ces qualifications de
grands, belle, sublime, ne signifient rien du tout pour
liL religion Ciirétienne, si l’on n’ajoute pas, comme une
consequence néccssaire , (pie cette religion 31 soule ces camc-
tercs, parce qu’elle seule est divine, puisqu’il est de fiiit
(1116 toutes les autres , sans exception , n’ont de bon que ce
tpii est deDiou, c’est-ii—dire, Pad-oration de Dieu, et la
morale (pfil a gmvée duns le Coeur de l’liomme; et que
(l’ziilleurs tous leurs (lugmes , (pii sont de l’l’iomme, ne sont
que plus ou moins absurdes et plus ou moins ridcules.

t‘i’luis', d’un autre CL‘Hé, remurquons aussi le progrés du

bien, meme dans les clerniércs influences (in mill. Certes.

c’cst un grand pas (pie cct hornuiage rendu an christianisme
par un des plus violens detrncmuis de ses niinistres, et clans
une assemblée ou le ninindre signe d’zipprobation ou d’apo-
logie pour la religion tle Jesus—Christ , ei‘it ét‘é , il n’y a pas
long-terns, convert d’iinprécatious et de huées, ei‘it é‘.é un
delit capital, un titre de proscription. Le c'liungement ’est
grand, puisque dans cette meme deliberation , un autre dé-
puié , qui traitoit ,le cliristizinisme de superstition, (Fig/Po-
crisie, do mar/Lerz'e,/ii’u été accucilli (pie par (les mm'inures
uni l’ont force de _désavouer ses invectives. 065%: is, sans
doute, une preuve consolzinte de la force progressive de
l’opinion publiipie, et clu rcto ur vers le bien.

Ce n’cst pas uu représcnmnt 'Boulay que je reproche
l’mitre questinn : « Devons-nous permettre la rentrée de
)3 mus les prétres déportés? 3) Il étoit oblige de la. poser
ainsi; mais ricn ne,l’obligeoit’d’ajouter : << On peut sou-
» tenir lc pour ct-le contre , et nvoir de bonnes raisons pour
:3 le hire. 7) Il y a ici une espéee (1e complaiszmce (pie je
ne veux pas qualifier, en fuveur de l’avis qu’il énonce pour
leur rent/‘63:. J’aurois désiré que ce fut par (les principes de
justice , et non pas, comr‘ne il le dit , par des pri/zezpes dc

 

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moddraiiorz , dent il 716 5’6“ jamaz's dejnartl clans sa vial
polz'tz'zjuu. Quant a moi ‘, qui n’ai point 611 dc vie Politigue
(graces an ciel) ; moi qui n’ai jamms été que spectateur ,
et qui ai appris de celte religion granule, belle ct sublime ,
a ne ‘umais comooser avec l’inii uité 'e ré )onds au re ”15-
I L l .1 _ .
sentant Boulu : D’abord vous dev1ez observer u’en rea—
. , . y A -’ . . . . , ‘1 .
lite, 11 y avoit des pretres lugmls ou delenus , et pomt de
prétres driportés , puisque la deportation n’a jamais éié
cont re eux qu’un des nombreux moyens de destruction ima-
ninés mr la t rannie ‘ ct ue )our ne ias tou‘ours‘ massa-
b l y Y 3 ‘(l .. , .l
crer on s’etoxt reerelnt a les laire )erir un ieu )lus lenie-
’ t . . l
ment , a force de miscre et de soulfrance , en les entassant
dans des cachots ou sur des navires - ce ui en elfet en a
, . . , . r
tue les trms quarts. Ensmte , pour ce qui est des decrels de
déporlation , j’allirme , suns crainte d’étre démenti par aucun
homme cur 'e no re urdc ioint lus re’volutiozznaires comme
l g y A
des hummus ue Ces decrels comme tous ceux du meme
_ as . 2 . .

reign/[e , sans exception , n’ont ete (lu’une oppressmn alroce ,
insensée et barbare , (pii sera la lionte éternelle de la France
et du dix—huitiéme siecle.

( Lafi/z a‘. dcllwin. ) L. H.

W

Example dc I’Vasz’zzgton propose' aux c/lefs d’mze autre
re’publigue.

La revolution d’Amérique a produit la notre, et le nou-
veau monde peut aujourd’liui dormer qu‘elques lecons a l’an-
cien qni l’a sulijugué. Un (le mes amis qui a voyage en philo-
sophe ct en soldat dans les trcize étaxs unis , eL qui a long-
tems servi sous les drapeaux Lie VVasington, m’a vivemcnt
intéressé en me parlant quelqucfois de ce lbndateur de la
liberté américaine; ses récits rn’ont convaincu (pie, pour
affermir la republique l'rangaise ,' il no lui manquoit que des“
hommes tels que VVusington. A la téte des armées comme a
celle du sénat, dans sa Vie publitlue comme dans sa vie pri-
vée, il a mérité l’admiration et l’amour de ses concitoyens.
Son grand caraclere a comprimé facilement toutes les fac—
tions , et l’amérique en comptoit presque auxant que la France.
I\'Iais s’il avoit fallu choisir entre les factions qui déclii-
roient sa patrie , ce n’est pas assurément celle des nive—
leiirs, des égorgeurs, des jacobi/zs d’Amérique, qu’il efit
voulu lavoriser. ll savoit trop (pie , dans tous les siécles 6!:
(ions tous les pays il est encore plus dangereux d’avoir ces
gens-la pour alliés que pour ennemis. Les principes de sa
politique et de sa morale ne lui auroient jamais permis d’as-
socier aux enseignes de la liberlé celles des brigands et des
assassins. Voici a ce propos , medisoit l’autre jour , l’ami
(pie j’ui cité en commune-ant, ce que pensoit le héros du nou-
:veau monde. _

u Quand 1e bruit de quelque complot royaliste se répan-
)3 doit en Ame’rique, j’observois attentivement VVasington.
>: II no se liatoit jamais d’y croire. Il étoit touiours tran-
>3 quille comme la sagesse, et simple comme la vertu. La
2: crainte exagere tout, disoit—il, et la multitude aime {L
:o s’alarmer. lVI-Jis il est certaines erreurs qui ne doivent ia-
» mais arriver jusqu’a‘i l'homme Cliargé des destinées d’un
:1 grand peuple. Au resle, lcs ennemis don: je me délie le
:3 plus, ne sont pas ceux dont‘le coeurr reste attache en mi
>> George; et si on doit condamner leurs principes , 0n peut
>3 estimer leur Cuructére. Les Anglais' les plus patriotes ne
3) persécutent point le petit nombre d’Ecossais (pii est rcsté
3) lidéle a la maison des Stuards. Cette Constance dans les
D opinions, de quelquesindividus , yest meme respecLée quand

>3 elle no trouble point la tranquillité publique. .I‘v‘lais ie‘ .

)

n ché lcs premiers sous mes drapeaux; qui, toujours pleins
>) d’emportement , veulent pousser la foule aux partis ex-
» trémes, et qui osent accuser VVasinglon de ne pas assez
a: aimer la. liberté. :z.

« Quelques jours aprés ce discours‘ d’un grand~homme, le'
)) perfide Arnold, qu’on crayon le plus ardent (les republi—
>> cains , trahit l’Améiirluc er sevendit a: l’Anglc-terre. 3)

O vous (pii gouvernez la France , croyez Wasington. ll y a,
(pielcpxes Arnold pent-titre autour de vous. lls ne crieront
pas en jettunt le masque : Vz've [8 mi George! lVIais éles-
vous sfirs qu’ils ne orient pas : Viva d’Orle’arns.’ F.

 

CONSEIL DES CINQ CENTS.
Pnfisxnnnc: DE SIMPLON.

Seance [in 4fructidor.

La mere du général Marceau, mort en protégeant la.
retraite de l’armée de Sainbre et Mouse, réclame des se-
cours contre la détresse 011 1’3 laisse'c la perle d’un fils qui
laisoit la consolation ‘et, le soutien de sa vieillesse.

Jourdan saisit cette occasion pour jeler des fleurs sur la
tombe de ce jeune guerrier , qui fut son compagnon d’armes ,
son ami , et qui fut lionoré des larmes de ses ennemis mémes.
Il demands que la loi (pni accorde une pension aux méres
dos representans du peuple morts pour la cause de la li-
berté , soit rendue commune a la mere du général Nlar-

ceau. Celte proposition est renvoyée 1‘1 une commission.
Le discours de Jourdan sera imprimé au nombre de six
exemplaires pour chaque membre.

Bentabole , au nom de l’e’galité, presse, a son tour, 1e
rapport de la. commission cliargée de présenter un travail
relativement 2‘1 la repartition du milliard promis aux défen-
seurs de la patrie. Ce rapport sera fair incessamment.

Sur la. proposition de Borel, appuyée par Leclerc , de
l’Yonne, et vainement combattue par Villetard et Guille-
mardet , le conseil , 1°. , declare nul un arrété du comité de
sureté générale, en date do 13 brumdire , an 4 , qui appliqua
la loi de l’amnistie a l’assassinat commis le 19 aofit 1792,
sur la personne de deux péres de famille d’Auxcrre ; 2°. au-
torise les tribunaux $1 poursuivre ce délit.

Guillemardet , pour éviter l’arbitraire , voudroit au moins
qu’une commission fut tonue de spécilier les délits purcment
révolutionnuires auxquels doit s’appliquer la loi du 4 bru-
maire, sur l’amnislie.

Lu loi est Claire , s’écrie Dumolard : elle cxcepte formelle-
mcnt du bienfiiit do l’amnistie les assassinats. Les assassins
méme (hi 2. septembre, s’ils furent absous par les tribunaux ,
lilrent do mains jugés , ct ii’osC-rent réclamer l’anmistie. Eli!
pll‘tt f). Dieu que los lribunaux lnssent inflexibles contre tous
les assassins! Sous quelques noms qu’ils se cachent, ils sont;
1e fléau de la sociélé. Si lcs tribunaux eussent été mnins
foibles , la tranquillité publique n’ci‘it point été tronblée. Je
demande l’ordre du jour sur la motion du préopinant.

Le conseil passe a l’ordre du jour.

Thibaudeau parolt {L la tribune , an nom de la commission
nommée relativement an message du directoire, (‘11 date du
22 Lliermidor,sur le monvement extraordinaire dos troupes ,
et les adresses de l’armée d’Ilalie.

La re'pulilique, dit l’omteur, s’avangoit d’un pas forum
vers ses glorieuses dcstinées; ello ulloit dunner la pain a}.
quand un genie mallaismt est vemi l’arrtltor dons

l’EurOpe
, appeler les soup—

sa inarclio, diviser lcs premiers pouvoirs,
gons , exlrumcr les lmines , rcssusciter d’odicnx pxrijrts,
alimenter (l8 coupables cspéranccs , et jetter l’époumnte an
milieu du pouple.

 

” Grains ( Heir ues 11011111185 artificieux et )ervcrs < ui ont mar—
l l .

 

 
 
 
  
  
  
 
 
  
 
  
 
 
 
 
   
  
 
 
   

 

 

 

 

   

  

 
 
 
  

Des changemens inatwudus dansle ,m‘inisrere, des mouve-
mens extraordinaires de troupes offrirent tour-ii-coup une
réunion de circonstances qui durent exciter vctrc soliicitude.
En exprimant des regrets sur le renvoi delquelrpies mmlstres ,
ties inquiétudes sur l’approclie inconstitutionuelle de plumeurs
butaillons, vous n’avez pas prétendu contesler'au directogre
lo droit de choisir on de changer ses agens, celui de dirigerie
mouvement de la force arme’e 5 mais vous deviez lui‘demzmder
ponrqiioi le rayon constitutionnel avoit été iranclu : vous le
“:65; et, selon lu‘sage expression (is l’lciiegrlu, vous vous
occupz‘ites mains a trouver un .dent (pi a prevemr son retour.

Le directoire vous a transuns , pour reponse, le rapport
(In général Richepanse. Ce general avouelh'unclre-meut son
errcur. Appelé a Brest pour une expedition nulitalre , ii
passa pres de Paris , parce (pie , depuis-quatre [ans , pre-
sent aux armées , -'l' ignoroit la 101 (pl! leundefend l’ap—
proche de la commune on siege 1e corps legisluuf. CeLte
excuse ne sex-oil; point admrssrbie , Si les renseignemeus pur-
venus 91 votre commission ne constatoient la. moralité de ce

éuéral. Elais l’éclal: de ceue discussion doit filer, pour
fiavenir, tout prétexte E‘li7ign01‘ance. . - .

La secoude par-tie du message (in directoue est moms satis-
faisanle. L’arlicle 275 de la Constitution defend aux armées
de délibérer: la violzuion (1e cet article est un des plus grands
'attentats qui puissent étre portés‘a la libeil'té..Qi1el-le sera la
garantie du peupie contre ’oppresslon militaire , gape)”; a
qui ce peuple a confié les arines. pour sa deafense , s exigent
en juges de l’usage qu’ils en dorvent fan-e . I

Vous connoissez le recueii des adresses venues de l’armee
d’Italie. A, coté dc sentimens ge’néreux , on y trouve des
projets criminals. Les premiers appartxennent aux. soldats
francais :, les seconds SUnt l’ourrnge‘de quelques factieux._
Qui de nous n’a pas frémi d’indignutmn en lisant ces lignes
perfides on l’on vous accuse de vouloxr relever le trone?
Er les lois se laiscn'. ! Et ceux qui ont trace ces phrases exé—
crnlilr-s vivenl encore ! et les directeurs n’ont pas méme des-

 

iiiué lw-s ameurs ! Que (lie—is? ils les ont excuses!
Cows levaislazil'! (lircclmre! vous repondez solidturement

 
 

flu sailaxl public. Nlulheur an pouvoir q: i se fonde sur l’appui
des buinnnc‘iw: .’ ll (loit finir p'sr en ézrc ‘imm'ilé. Magis—
trals suprémes f“; 111 'éimlytique! aujourd’hui ces adresses
Sont, dirigécs centre is represenln‘inn nurionile : deniam,
elies seroni dirigées Contre vous. El“ 5011‘ nus point que des
militaires, forts de la vicluire , purleut {:L-xume s’ils n’aivoient
vaincu que pour mix-memes. Rappellons—Jrnzs c135; toms désas-
treux ou les armées mnmines, n’uyant plus do mine, n’a—
voient plus que lies géueraux. Pius les urmées franguses out
nendu de services 2‘; la patrie, plus nous devons étre séreres
é. réprimer leur premier écart. Le direcmire s’est empressé ,
dit-il, cl‘arréier la circulation de CL‘S udresses irre’gu/z'éra .’
Cette réponse n’est pas digne du directoire. Si les urmées
eussent osé l’accusr-r lui- méme dc preparer le retour de la
royauté , le corps législatif l’efit enrironné de sa puissance; ii
eflt provoqué sur-le—cllmnp la punition des coupables.

La troisieme partie du message du directorre est encore
plus reprehensible que la seconde. ,

Ici , l’orateur parcourt , cnmme'Trougon-Ducoudmy l’a
flit hier , dzms le rapport. rlnut nous avons donné l’extrait
(‘1 Particle canscz’l des arzcizms, les différentes causes aux—
qneiies le directoire attribue l’iuquiétude générale qui ,
JiL-il , tourniente le permit: et les armées. Thibalideau
prouve que les rcproclies dirigés, en cette partie du rues-
ssage ,‘ contre le corps législutil‘, retombent sur le direc-
toire, lni-méme. En elli't, n’est-ce point an directoire a‘fiiire-
cxécuter les lois contre les émigrés, contre les fanatiques,

 

“remitmfi‘fiuigflfai?wmet les—WW
(2 Paris , chcz CRAPART, rue de Thionpilla , No. 44; CUCIJET , Tue at 11610!
40 : e1 pout touts la Belgique , chez Horgm'es , c2 Brumfles.

0n souscrit pour ce jaumat,
flcrpemo ; at PJGKARD , ma dc Thiarwz'lza , No.

vw

(4)

 

contre les assassins des acqnéreurs .de domaines natio-
naux ? Le corps législatif n’aat-il pas donné dos preui’es
éclamntes de son respect pour la Constitution , en se dé-
fendant toute exception ‘1 la legislation des émigrés , en
exigeant une declaration de soumission aux lois de 121 part
des ministres de tous les cultes , en consacrant les ventes
légitimement faites des presbytéres , etc. 2

La division des premiers pouvoirs , ajoute.Tliibaudeau,
ne pourroit que tourner au profit des factieux et de l’étranger;
ils voudroient, les perfides , nous pousser a des exces mu-
tuels , pour saisir i’occasion de donner un libre cours a leurs
[ureurs sanguinaires. Ces projets coupables,nous les déjuue-
rons par une réunion franche et f'raternelle. Et vous , citoyens
soldais, qu’il faut censurer aujourd‘liui, mais qu’il faut
admirer to:jours, 01'0yez que Ie sanctuuire des lois ne ren-
ierme que des amans de la iiberté, que des ré‘publicains
aussi ardens que vous. Les véritablcs eniiemis de 121 consti-
tution sont ceux (pii vous égarent. Le corps legislaiiii' est la
citadelle vivante de la république , et vous voulicz l’aSsiéger !
Venez, Venez, nos brats vous sent ouverts , vous ne trou-
verez ici que des amis , des fréres, des admiraleurs de vos
exploits ; vous y verrez la républicpie triomphunte par votre
valeur, cimentée par votre sang , heureuse et psciflée par
nos lois. '

A la suite de ce rapport , Tliibaudeau présenie deux
projets : le premier declare séditieuse toule réunion d6
militaires qui auroit pour objet de (lélibérer sur des uiesnrcs ,
on de voter des adresses contre «les oii’ici-crs , Lies gene'-
raux, 1e directoire, le corps législatif, la loi et la (301157
titution. Le deuxiéme charge l’accusaieur public du tribunal
criminei de la commune of: siege le corps legislalif, de
poursuivre les auteurs de tout complot qui s’ourdiroit
contre le corps législatif' ou le directoire.

Le conseil prononce i’ajournement et l’impression. La dis—
tribution aura lieu aunombre de six exemplaires pour cliaque

membre.
W

CONSEIL DES VANCIENS.

Pnésrnzncn DE LArorID—LADEBAT.
Seance d1; 4 fructl’dor‘

Un membre du nouveau tiers gémit sur la division ties
premiers pouvoirs de la re’pnbliqne. Les motifs nuxquels
il attribne ceHe division excitcnt des murmures. il pretend
que le conseil des cinq cents s’est alarmé trOp légérement
sux l’approche des troupes; qu’il ne devoit pas s’occnper
de l’organisation de la gal-do nationals; que les émigrés
rentrent de toutes parts . . . . . . .

A l’ordre , s’écric—t—on !

‘ Poultier : Faut-il ici, pour étre entendu paisiblement,
fuire l’éloge des émigrés ? ( bruit ). i ,

Goupil et Muraire‘, aria—ibis : Je demande 1a parole.

Clauzel : Est-ce qu’il n’est pas permis de répondre a Tron-
gon-Ducouclray ".3 Si nous sommes dans l’oppression, nous
saurons en sortir.

Le tumulte recommence. L’omtenr s’excuse snr ses 'bonnes
intentions, et descend de la tribune suns prendre de con-
clusion.

‘ Le conseil approuve ensuit'e deux résolntions.

La premiere est le complement de la loi quiuccorde 30,0601.
aux ministres pour l’enlretien de leurs logemens et voiiures :
le ministre de in justice avoit été oublié dams les dispositions
‘de cette loi. *

Le seconde determine la composition des conseils de guerre
pour‘le jugement des oi'fficiers—généraux , et comluissaires
des guerres , prévenus de délits militaires.

‘ Lnuflfiuu a,